Pourquoi les sciences naturelles ne sont-elles pas la réponse à tout?

Pourquoi les sciences naturelles ne sont-elles pas la réponse à tout?

Cet article a été rédigé par Caroline Perreault,
Conseillère d’orientation

 

Les sciences naturelles, un choix gagnant à tout coup? Il est vrai que plusieurs jeunes se disent rassurés d’avoir choisi les sciences naturelles puisqu’il est bien connu que cette formation ouvre plusieurs portes, mais ce ouï-dire est-il fondé? Le choix de formation postsecondaire se résumerait-il à s’ouvrir une multitude de portes? 

Peu importe la formation, il est nécessaire que vos jeunes soient au courant de plusieurs détails qui pourraient grandement influencer leur parcours. Voici pourquoi les sciences naturelles ne sont pas la réponse à tout:

 

LA COTE R A TOUJOURS LE DERNIER MOT 

Si le mythe des sciences naturelles est présent depuis autant d’années, c’est parce qu’il est vrai, en partie. Cependant, il faut se rappeler que la cote de rendement, communément surnommée la Cote R ou encore la CRC, est le principal indicateur de performance qui permet l’admission ou non de plusieurs programmes universitaires contingentés.

Il va sans dire que le préjugé s’applique en grande partie aux formations du domaine de la santé de niveau universitaire. Les sciences naturelles permettent d’acquérir la plupart des prérequis académiques nécessaires. Il faut savoir que les programmes de formation universitaire du domaine de la santé sont généralement très contingentés. De ce fait, pour être admis dans ces programmes, un élève doit avoir une très bonne cote R en sciences naturelles. Ainsi, ce n’est pas le diplôme uniquement qui permet d’être admis, mais aussi les performances académiques.

En connaissance de cause, certains étudiants choisissent de compléter leur diplôme d’études collégiales en sciences naturelles en six sessions plutôt qu’en quatre sessions. Cette stratégie permet un allègement de leur horaire, afin de mieux performer. Malgré toutes leurs bonnes intentions, ce choix pourrait être nuisible, puisque certains programmes de formation exigent d’avoir complété le DEC préuniversitaire en quatre sessions. Ainsi, il ne s’agit pas uniquement d’être admis en sciences naturelles, mais également de planifier son parcours en fonction de ses objectifs à plus long terme.

 

VOS ÉTUDIANTS ONT-ILS VRAIMENT ENVIE DE FAIRE UN BACCALAURÉAT? 

Un élève qui choisit les sciences naturelles choisit également de poursuivre au baccalauréat si l’on se fie au cursus scolaire attendu. Au moment de faire son choix en 5e secondaire , est-il pleinement conscient de ce que représente une formation universitaire? Outre l’aspect financier, ces cinq années de formations, au minimum, nécessitent beaucoup d’implication, d’organisation, de discipline et d’autonomie. Des éléments importants à prendre en considération!

D’ailleurs, certains jeunes et leurs parents sont si convaincus que les sciences naturelles ont réponse à tout qu’ils oublient d’explorer les techniques collégiales. Par expérience, il peut être regrettable pour un jeune adulte de constater une fois sur le marché du travail qu’une technique collégiale lui correspond davantage.

 

LES SCIENCES NATURELLES MÈNENT-ELLES À LA VIE PROFESSIONNELLE SOUHAITÉE?

Plusieurs se lancent dans les sciences pures par sécurité financière, puisque beaucoup de métiers dans ces domaines offrent de bons salaires. D’une profession à l’autre, les échelles salariales varient, ce qui ne garantit pas à une personne détenant un baccalauréat qu’elle gagnera plus annuellement qu’un technicien.

Autre observation intéressante, une fois sur le marché du travail, certains diplômés en sciences pures constatent que leur formation les a éloignés de leurs intérêts. C’est le cas, par exemple, de certains diplômés en génie que j’ai rencontrés qui ont constaté que leurs tâches relèvent surtout de la gestion de projet, alors qu’ils croyaient participer plus assidûment à l’élaboration du projet.

 

LA CAPACITÉ DE BIEN VIVRE AVEC LA PRISE DE DÉCISION ET L’IMPUTABILITÉ

Plusieurs professions du domaine des sciences pures doivent quotidiennement prendre des décisions importantes et assumer les conséquences de celles-ci. Pour plusieurs, il peut être difficile de vivre avec un tel niveau d’exigence. Par exemple, un  médecin qui doit prendre une décision pour la santé d’un patient ou encore un chercheur en sciences pures qui doit juger si ses recherches respectent ses valeurs éthiques. Puis, pour d’autres, devoir assumer constamment les conséquences de décisions qui comportent de hauts risques est tout simplement insoutenable.

Autrement dit, certaines personnes vivent difficilement avec ce niveau d’exigence, bien qu’elles aient les capacités intellectuelles d’obtenir une cote R impressionnante en sciences naturelles. À long terme, aller contre sa vraie nature peut engendrer des problèmes de santé physique et mentale, cet aspect n’est donc pas à négliger!

En somme, gardez en tête qu’une formation en sciences naturelles au cégep sous-entend un parcours universitaire et il est possible que vos jeunes ne soient pas intéressés par la durée du programme ou encore par les  tâches associées à leur éventuelle profession.

Ainsi, il n’existe pas de formule magique ou de formation passe-partout lorsqu’on prépare son entrée au cégep. Bien se connaître et bien se documenter sur ses projets scolaires et professionnels demeure un bon moyen de faire un choix qui nous ressemble. Il ne faut pas non plus perdre de vue que le cégep est une transition significative dans la vie d’un jeune adulte et que cette étape vise à le faire cheminer et vivre des expériences.

 

Le succès au niveau collégial se résume à choisir un programme où l’étudiant est intéressé par ce qu’il apprend et, le plus important, il se sent à sa place. De cette façon, il sera présent à ses cours, investi et risque de bien performer que ce soit en sciences naturelles, sciences humaines ou dans une technique spécialisée! 

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